Gestion de l'eau


Vestiges


Dans ce coin de toundra où passe la voie ferrée et où le camp 93 a été installé, à quelque échelle qu’on regarde, l’eau est omniprésente. Un coup d’œil sur une carte ou une photo satellite suffit à voir la haute densité d’étangs, de zones marécageuses, de ruisselets et de rivières. Partout, le terrain sableux est imbibé d’eau. Dans le camp et aux alentours, il faut marcher avec prudence pour ne pas s’enfoncer dans le sol spongieux à chaque pas.

À la saison froide (environ huit mois par année), le problème ne se pose guère : le gel solidifie le terrain. Mais à la « belle » saison, en particulier au dégel et en cas de pluie, se maintenir au-dessus de l’eau devient un réel défi. Lors de l’installation du camp 93, pour rendre possibles l’implantation des bâtiments et les déplacements, la zone a fait l’objet d’importants travaux de drainage : des drains ont été creusés sur tout le pourtour du camp, le long de l’allée centrale, autour des bâtiments. L’eau ainsi récoltée est soit conduite dans de grandes fosses, pouvant servir de réserve d’eau en cas d’incendie, soit évacuée par des canaux aménagés aux angles nord-est et sud-est du camp. Au sol comme sur la photo aérienne, les drains sont encore visibles à ce jour. Le système, réalisé il y a plus de 70 ans, est encore efficace, comme l’équipe a pu s’en rendre compte en été 2019, à l’occasion de fortes pluies.



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Carte de la région de Chtchoutchi.
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Photo satellite de la région de Chtchoutchi,
Source: "Chtchoutchi." 65°41'50.29"N et 71°45'59.55"E. Google Earth, 25 septembre 2003. Consulté en novembre 2020.
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Vue aérienne de la région depuis la verticale du camp.
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Modèle numérique de terrain du camp 93, où le système de drainage est bien visible.
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Passerelle sur un des drains.
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Vue aérienne du camp en juin 2019 : les drains sont bien visibles.
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Un drain rempli d’eau dans le camp après une journée de pluie, août 2019.
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La rivière Iangota débordant dans la toundra non loin du camp, après deux jours de pluies, août 2019.




Témoignage


Ivan Dmitrievitch Marmanov, ancien prisonnier sur le projet 501 ayant vécu dans le camp de Chtchoutchi

[...] « L’avenue sera en pavé de bois, disait Boutoussov, elle nous épargnera la saleté amenée par les chevaux en été lorsqu'ils apportent des produits au réfectoire. Elle servira également de plateforme pour les appels. L’avenue sera bordée de canaux de drainage formés par des petits talus, le long desquels l’on plantera des conifères. Devant chaque baraque, chaque bâtiment seront construits de petits ponts en voûte ajourés, ornés de balustrades. Quand, par temps pluvieux, l'eau coulera dans les canaux, on y verra un petit bout de Venise. Cette impression sera renforcée par les nombreux petits ponts voûtés permettant de traverser les canaux. » [...] Lire le témoignage complet.