Techniques de construction


Avec des températures pouvant atteindre -50 degrés pendant les longs hivers sibériens, le froid est bien sûr le premier problème que doivent affronter les détenus des chantiers 501 et 503, en plus de l’humidité constante de la « belle » saison. Par ailleurs, les camps doivent être construits rapidement, avec les moyens à disposition. Ces deux facteurs déterminent l’architecture des bâtiments. Ceux de Chtchoutchi, comme ceux des autres camps le long de la voie, ont majoritairement été réalisés suivant les mêmes techniques de construction. En voici la description, « de bas en haut ».

Sous le plancher, chaque bâtiment possède un vide sanitaire qui l’isole un tant soit peu du froid et de l’humidité provenant du sol. Le long des murs extérieurs court aussi une sorte de caisson isolant (la zavalinka), élément typique des maisons en bois de la campagne russe. Ces caissons sont faits de planches et remplis de sable. Ils protègent le bas des murs du froid et de l’humidité, le sable agissant comme un tampon.

Les murs et les cloisons internes sont faits en modules préfabriqués. Le système de construction est appelé « pièce sur pièce à coulisse » : des rondins équarris, dont les extrémités sont taillées en tenon, sont insérés entre des poteaux verticaux rainurés. Ces derniers sont reliés à leur sommet par un madrier.

À l’intérieur et à l’extérieur, les rondins sont recouverts par un lattis en croisillons permettant l’accrochage d’une couche de terre crue aux vertus isolantes. La terre est ensuite recouverte d’un enduit de chaux. Il en résulte une paroi multicouche retenant le froid, l’humidité et le vent.

Le même revêtement est appliqué au plafond des pièces. Le plancher sur solives du plafond supporte en outre une couche de sable destiné à l’isolation thermique.

Sous le plancher, chaque bâtiment possède un vide sanitaire qui l’isole un tant soit peu du froid et de l’humidité provenant du sol. Le long des murs extérieurs court aussi une sorte de caisson isolant (la zavalinka), élément typique des maisons en bois de la campagne russe. Ces caissons sont faits de planches et remplis de sable. Ils protègent le bas des murs du froid et de l’humidité, le sable agissant comme un tampon.

Les toits sont à deux pans. La charpente simple – faîte, poinçon, contre-fiche – est construite en rondins bruts d’écorçage, assemblés par tenons et mortaises. Les chevrons, reposant sur la panne faîtière, sont des rondins équarris uniquement aux extrémités. Ils soutiennent un lattage fait de planches. La couverture est constituée de tavillons cloués sur le lattage.

L’isolateur disciplinaire, plus solide que les autres bâtiments, est construit différemment. Il est constitué de rondins assemblés à mi-bois aux angles. Les rondins de plus petit diamètre sont laissés bruts d’écorçage, tandis que ceux qui dépassent la largeur prévue pour le mur sont équarris sur leurs faces latérales. C’est la technique de construction utilisée pour l’isba russe traditionnelle, relativement simple et rapide à mettre en œuvre.




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Coupe de l’élévation d’un bâtiment (tirée du cahier de plans des édifices civils du chantier 501)
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Plancher dans une cellule de l’isolateur disciplinaire
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Restes du solivage et vide sanitaire sous un plancher
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Zavalinka autour de la cantine
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Détail d’une zavalinka
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Paroi de la cantine : rondins empilés entre poteaux verticaux
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Lattis en croisillons et reste de la couche d’isolation en terre crue (dans le poste de contrôle)
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Plafond du sas de la baraque ouest, avec lattis et couche de terre
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Toit effondré du bâtiment administratif ouest : quelques tavillons sont encore en place
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Isolateur disciplinaire : lattage du toit vu à travers le trou laissé par l’effondrement du canal du poêle
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Parois de l’isolateur disciplinaire : rondins équarris, empilés et assemblés à mi-bois
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Intérieur de l’isolateur disciplinaire : assemblage des rondins équarris